23ème Printemps des poètes - le désir
- Par prometheas
- Le 17/03/2021
- Dans HISTOIRE DES ARTS
LE DESIR DE POESIE
La 23ième édition du printemps des poètes dont le thème officiel est « le désir » a commencé ce samedi 13 mars.
C’est là l’occasion de s’intéresser au « Désir de poésie »
Le désir mène le monde et éloigne de soi,
la poésie accompagne le monde et ramène vers soi
les deux sont indispensables
Nos vies sont faites de tant de désirs !
Le désir premier est celui de vivre - parfois de survivre - et puis celui d’exister
S’en suit le désir d’aimer - et surtout d’être aimé – et encore le désir sensuel, le désir d’apprendre, le désir d’évasion, de liberté, de paix, de sérénité, de racines ...et tant d’autres désirs, encore et toujours !
« L’être humain est un être parlant. Donc il parle. Pour dire quoi ? Son désir. Car on ne parle que pour dire qu’on désire, et le désir n’existe que d’être dit, même s’il est impossible à dire….
…et pour être, le désir a besoin de temps, de la durée du temps. Mais le temps inversement ne se déploie que parce que le désir le structure » (Pierre Rey)
« Le désir et son accomplissement ne se posent pas exactement l’un sur l’autre, entre eux demeure un vide celui de l’inconsolable » (Monica Sablo)
On peut aussi parler de ce manque qui découle de la difficulté à accepter la finitude !
« Manque à être, manque à jouir, manque à aimer. Le désir vient combler la béance. Mais aucun objet ne peut combler le désir, d’entrée de jeu les dés sont pipés – d’où cette angoisse diffuse …
...Aveugles et éblouis nous courons au creux de notre propre fracture, plus loin toujours plus loin, de leurre en leurre jusqu’au dernier désir où le désir nous leurre ... » (Pierre Rey)
Et puis il y a la poésie !
La poésie qui va à l’essentiel.
« la poésie me paraît le meilleur moyen d’approcher notre réalité, notre vérité humaine, de la comprendre de la pénétrer avec le corps et l’esprit, avec toutes les forces vives de notre être…...le regard des poètes sonde profondément le cœur des gens, des choses du temps …la poésie c’est le réel absolu » (Béatrice Libert)
L’art en général et la poésie en particulier sont matière à réflexion, à introspection.
« la poésie n’est pas un communiqué, elle n’informe de rien, elle interroge » (Jean-Pierre Siméon)
De plus, « la poésie n’est qu’une tentative désespérée d’intercepter fugitivement le temps. À son plus haut, dans l’éclat d’un fragment qui nous transperce, elle cristallise quelque chose qui est de l’ordre de la durée, l’enferme dans quelques syllabes, lui donne consistance de miracle furtif. On sait seulement que c’est juste, comme sonne juste une note parfaite un instant soutenue. L’expérience poétique n’est rien d’autre que cette évidence qui nous saute à la gorge devant le texte qui vient traduire la densité de notre expérience intérieure, la rendre un instant partageable. » (Adeline Baldacchino)
En fait on pourrait dire aussi avec Georges Perros que : « la poésie est une manière d’être, d’habiter, de s’habiter », ce qui est vrai pour l’art en général.
Ainsi le thème national de ce printemps des poètes étant le désir, nous pouvons explorer le(s) désir(s) de poésie, une façon d'affirmer qu'il ne faut jamais renoncer à nos rêves.
« La poésie sauvera le monde, si rien ne le sauve. Au reste, elle le sauve chaque jour de son indignité » nous dit le poète Jean-Pierre Siméon.
Si elle ne le sauve pas, elle ne peut dans tous les cas que contribuer à son amélioration.
Concluons avec René Char :
« le poème est l’amour réalisé du désir demeuré désir »
et « L’impossible, nous ne l’atteignons pas, mais il nous sert de lanterne. »
Par Jaga
pour Prometheas