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LE PRINTEMPS DANS L'ART

LE PRINTEMPS DANS L'ART

 

Dans la série des saisons déclinées sur le blog de Prometheas, le temps est venu d’évoquer le printemps, cette période de l’année où la vie fait de nouveau surface, la nature se réveille doucement, les arbres fleurissent et les oiseaux chantent … c'est aussi la saison des amours.

C’est une saison que tout le monde aime car Le printemps est là pour nous faire plaisir avec de la verdure et des couleurs rafraichissantes, des senteurs florales et sucrées qui viennent stimuler nos nez encore engourdis par le froid de l’hiver et le retour du soleil, ce formidable anti dépresseur naturel.

Pour les artistes, le printemps est une période à l’inspiration généreuse, nous vous convions à une promenade printanière parmi quelques œuvres, poèmes et chansons célébrant cette saison.

Printemps

Le printemps en quelques tableaux :

Claude Monet – le Printemps (ou la liseuse) – 1872

Claude Monet (1840 – 1926) est réputé pour ses peintures de paysages et de portraits et est l'un des fondateurs du mouvement impressionniste.

Les peintres impressionnistes sont des peintres du concret et du vivant, ils choisissent leurs sujets dans les paysages ou les scènes quotidiennes de la vie contemporaine librement interprétés et recréés selon la vision et la sensibilité personnelle de chacun d'eux.

C'est dans son jardin d'Argenteuil que Monet peint en 1872 cette toile dans laquelle il s’exprime de manière provocante par rapport au travail accepté de l'époque, peignant avec des coups de pinceau spontanés qui semblent non finis ou en désordre. Claude Monet partage dans ses peintures son émerveillement pour la lumière, que ce soient les reflets chatoyants dans l’eau ou, comme dans cette œuvre, les rayons de soleil qui transpercent le feuillage des arbres, dévoilant ainsi un subtil jeu d'ombre et de lumière se reflètant sur la large robe blanche...

Ce tableau évoque la vie d'une jeune fille française que George Sand décrit ainsi dans sa correspondance d'adolescente en 1820 : « Je passe ma vie dans le jardin, je ne puis respirer librement que dehors »

Émile Zola dans sa critique d'une exposition au Musée du Luxembourg écrit : « Il ne faudrait pas oublier d’autres tableaux de Monet, notamment le portrait d’une femme habillée de blanc, assise à l’ombre du feuillage, sa robe parsemée de paillettes lumineuses, telles de grosses gouttes. »

Monet le printemps la liseuse

Vincent Van Gogh – Amandier en fleurs – 1890

Van Gogh peint ce tableau à l’occasion de la naissance de son filleul, le fils de son frère Théo, Vincent Willem (né la même année). Pour symboliser cette nouvelle vie, Van Gogh choisit de représenter les branches d'un amandier, l'un des arbres les plus précoces au printemps qui, en février déjà, se pare de fleurs pour en annoncer l'arrivée.

Une œuvre est surprenante et originale pour l’époque, autant par le choix du sujet que par l’angle choisi afin de le représenter. Seules des branches nimbées de blanc sont dépeintes, le tronc est absent, donnant le sentiment que cette ramure flotte dans l’air.

Admirateur du japonisme, Van Gogh borde les branchages de noir pour marquer leurs aspects noueux et saisit parfaitement la fragilité des pétales éclatants des fleurs. Hélas, avec le temps, les fleurs ont pâli sous l'effet de la lumière et leur couleur a perdu de sa force.

L’artiste s’émerveillait de la dextérité des maîtres de l’estampe nippone: « Leur travail est aussi simple que de respirer et ils font une figure en quelques traits sûrs avec la même aisance, comme si c'était aussi simple que de boutonner son gilet ».

Le printemps est souvent attendu avec un espoir de renaissance et peut-être plus encore par Van Gogh quand on sait que l’artiste était à cette époque tourmenté par des crises de démence.

Van gogh amandier en fleurs

František  Kupka  - Printemps Cosmique – 1913/1914

František  Kupka  (1871-1957)  est  un  artiste  tchèque  considéré  aux  côtés  de  Kandinsky,  Mondrian  et  Delaunay, comme l’un des pionniers de l’art abstrait. "Je peins, oui, mais seulement des conceptions (…), des synthèses, des accords et ainsi de suite", écrivait František Kupka en 1905.

Kupka est né en Bohème en 1871, et, comme beaucoup d’autres artistes de son époque, il est fasciné par les sciences occultes. Il rejoint la communauté mystique, naturiste et végétarienne du peintre Karl Wilhelm Dieffenbach. Le naturisme est vécu comme une expérience mystique dans une nature régie par un ordre cosmique.

Kupka considère qu’il est prétentieux, absurde et vain de chercher à imiter la nature car il est impossible de la copier sans la trahir. L’art doit donc proposer sa propre réalité. Un "Printemps cosmique" fait tourbillonner des bandes et des taches de couleurs vives tout en courbes. Fasciné par la fécondation des fleurs, Kupka célèbre dans cette toile une « fête du pollen dans un gynécée baigné de soleil ». A partir d’un simple point, Kupka compose un réseau de cercles, d’arcs, de courbes, de plans, afin de suggérer des ondes d’énergie ou des espace-temps (technique qu’il décline dans une série de tableaux de cette période).

Kupka printemps cosmique

Salvador Dali – Premiers jours du printemps - 1929

Né à Figueres le 11 mai 1904, Salvador Dalí fait preuve très tôt de dons artistiques incontestables et d’une forte personnalité.

Soutenu par ses parents et ayant acquis pendant son enfance d’excellentes bases techniques, il peut continuer à approfondir ses connaissances à Madrid dès 1921 et à se perfectionner mais surtout il a l’opportunité d’intégrer les milieux intellectuels les plus avant-gardistes d’Espagne, représentés en Espagne par des personnes comme Luis Buñuel, Federico Garcia Lorca….

Après la Première Guerre mondiale, le surréalisme devient l’un des courants avant-gardistes les plus influents grâce à ses approches qui cherchaient à transformer l’existence humaine pour créer un monde meilleur.

L’œuvre « les premiers jours du Printemps » fait partie des premiers travaux surréalistes de Salvador Dali. A partir de cette année 1929, il trouve son propre style en renouvelant son inspiration picturale à partir des thèmes chers aux surréalistes, que ce soit la notion de mythe ou la psychanalyse.

Inspiré par les travaux de Sigmund Freud ou de Jacques Lacan, il invente la méthode paranoïaque-critique où il associe le rêve avec les éléments de l’inconscient, la libération des fantasmes et les techniques picturales des grands maîtres.

Cependant, par son refus de l'automatisme, des mots d'ordre collectif (surtout politiques), par son attitude individualiste, il déroge au surréalisme ce qui finira par être la cause de son exclusion du groupe dirigé par Breton.

L’œuvre « les premiers jours du Printemps » est une évocation lyrique de scènes quotidiennes de Figueres, sa ville natale, un parcours à travers ses souvenirs d’enfance et amplifiés par ses sentiments et sensations. Il est l’enfant au centre et différentes scènes l’entourent : des amoureux sur le banc public, un vieil ressemblant à Freud, une horloge qui marque le passage inexorable du temps, des enfants qui jouent dans la cour, … et son père, cet homme assis qui regarde dans une autre direction symbolisant ainsi le désaccord du père sur l’orientation artistique de son fils.

Mais pourquoi le printemps ? ce retour aux sources n’est-il pas un éveil de l’enfant qu’était Dali, au printemps de sa vie et avant tout au printemps de son art prêt à éclore.

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Le printemps en quelques poèmes :

Printemps

Victor Hugo

Ce poème nous transmet une ivresse de bonheur et de tendresse : la nature se met à l'unisson de Victor Hugo, elle invite à l'amour, à la joie de vivre. Victor Hugo nous fait, aussi, percevoir l'écoulement du temps, le jour, le soir, la nuit, les mois qui se succèdent, comme un bonheur à savourer.

Voici donc les longs jours, lumière, amour, délire !
Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire,
Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis !
Les peupliers, au bord des fleuves endormis,
Se courbent mollement comme de grandes palmes ;
L’oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ;
Il semble que tout rit, et que les arbres verts
Sont joyeux d’être ensemble et se disent des vers.
Le jour naît couronné d’une aube fraîche et tendre ;
Le soir est plein d’amour ; la nuit, on croit entendre,
A travers l’ombre immense et sous le ciel béni,
Quelque chose d’heureux chanter dans l’infini.

Pluson victor hugo

Green

Paul Verlaine

Verlaine exprime le désir d’aimer et d’être aimer, sur un ton élégiaque (mélange de douleur et tristesse). La nature joue un rôle symbolique et métaphorique et suggère un état d’âme.

Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches,

Et puis voici mon coeur, qui ne bat que pour vous.

Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches

Et qu'à vos yeux si beaux l'humble présent soit doux.

J'arrive tout couvert encore de rosée

Que le vent du matin vient glacer à mon front.

Souffrez que ma fatigue, à vos pieds reposée,

Rêve des chers instants qui la délasseront.

Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête

Toute sonore encor de vos derniers baisers ;

Laissez‐la s'apaiser de la bonne tempête,

Et que je dorme un peu puisque vous reposez.

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Printemps

Paul Éluard

Paul Éluard écrit "Le Phénix", où se trouve "Printemps", en 1951, un an avant sa propre disparition. Ce dernier recueil du dernier amour est dédié à Dominique, connue en 1949. Il y célèbre l'amour-Phénix, qui renaît des cendres du désespoir.

Il y a, sur la plage, quelques flaques d'eau.

Il y a, dans les bois, des arbres fous d'oiseaux.

La neige fond dans la montagne.

Les branches des pommiers brillent de tant de fleurs

Que le pâle soleil recule.

C'est par un soir d'hiver,

Dans un monde très dur,

Que tu vis ce printemps,

Près de moi, l'innocente.

Il n'y a pas de nuit pour nous.

Rien de ce qui périt, n'a de prise sur moi

Mais je ne veux pas avoir froid.

Notre printemps est un printemps qui a raison.

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Le printemps en quelques chansons :

Claude François - Y'a le printemps qui chante

Jacques Brel - Au printemps

Flo Delavega - Printemps Éternel

Vous souhaitant un printemps coloré et lumineux, nous vous donnons rendez-vous à la prochaine saison,

Fred Fontaine

Pour PROMETHEAS

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