Cyril Vandromme - ART ET PARTAGE
- Par prometheas
- Le 11/01/2018
- Dans RENCONTRES AVEC LES ARTISTES
Rencontre avec … Cyril Vandromme
Ce samedi 5 janvier, je suis allé à la rencontre de Cyril Vandromme, jeune céramiste de 22 ans, installé depuis mai 2017 au 69b de l’avenue Clémenceau à Vallauris.
La pensée de Corneille « la valeur n’attend point le nombre des années » prend parfaitement vie en la personne de Cyril. Outre ses qualités artistiques qui relèvent d’un talent inné, Cyril fait également preuve d’une grande maturité lui permettant d’entreprendre un projet ambitieux : dynamiser une galerie associative.
L'interview
Fred Fontaine : Bonjour Cyril, je te remercie de m’accorder un peu de ton temps pour répondre à cette interview.
Peux-tu tout d’abord te présenter en quelques mots ?
Cyril Vandromme : Bonjour, avec plaisir. J’ai fait mes études au lycée Léonard de Vinci à Antibes. J’en suis sorti en 2015 avec un CAP décorateur sur céramique et un Brevet des Métiers d’Art de la céramique. J’ai eu l’occasion de faire deux stages à Moustiers-Sainte-Marie, un à l’école des Beaux-Arts de Vallauris et un dernier à l’atelier « C KOM’SA ».J’ai repris cet atelier en 2017 dans le but d’en faire un lieu de rencontre pour artiste et je l’ai renommé « Place Vandromme ».
J’y donne des cours d’initiation à la céramique pour enfants et adultes, crée et expose mes œuvres et permets à d’autres artistes de venir travailler dans mon atelier sous forme de résidence de 6 mois renouvelables et d’ensuite exposer leurs travaux dans la galerie.
FF : Tu as effectué des études dans le domaine artistique mais qu’est-ce qui t’a poussé vers la céramique ?
CV : le hasard ! Je voulais entreprendre des études qui me permettraient de travailler avec mes mains, mais je ne savais pas trop quoi. Depuis tout petit, j’ai toujours été très créatif, j’ai commencé par les légo ! Le Lycée Léonard de Vinci étant proche de chez moi, j’y suis entré et je n’en suis ressorti qu’une fois diplômé. Je ne pensais pas continuer dans cette voie, j’ai d’ailleurs trouvé trois boulots différents mais la création m’a vite manqué et j’ai repris contact avec Sandrine Rousseau de la galerie « C KOM’SA », puis il y a eu son départ qui m’a conduit à reprendre la galerie.
FF : Au cours de tes études ou en d’autres circonstances, quels sont les artistes, présents ou passés qui ont le plus retenu ton attention et à qui va ton admiration ?
J’aime beaucoup Jeff Koons, notamment la série de bonbons, qui démontre un goût pour l’absurde à la première vision des pièces. J’apprécie également son travail sur de grandes dimensions, à terme j’aimerais me tourner vers la création de grandes pièces, en utilisant d’autres matières, car en céramique on est plus limité en taille.
FF : et comment décrirais tu ton art ? Quelle est ta démarche ?
CV : J’aime faire le contraire de ce qui a été fait jusqu’ici. En céramique, beaucoup de créations ont été faites autour des corps. J’ai préféré développer une collection autour du vêtement, qui est en soi le moyen d’expression le plus simple. J’ai notamment créé un perfecto, qui par excellence est un vêtement intemporel. Pour l’anecdote, j’en ai créé un autre, plus petit avec des franges, fini quelques jours avant la mort de Johnny… Je travaille également sur le chapeau et les chaussures. Ce travail m’a permis d’initier à la céramique des designers de chez Dior.
Quand on pense céramique, on pense lourdeurs. J’ai donc également eu envie de démontrer que ça peut être léger, j’aime aussi tromper sur la matière, par exemple mes structures suspendues comme « l’Astre » ont un aspect à la fois léger et métallique.
Je réalise également des pièces plus traditionnelles (vases, plats, bijoux…) à petits prix, entre 16 et 80 €, qui avec les cours que je donne peuvent m’aider à vivre à 100% de mon travail.
FF : un article récent de Nice-Matin a mis en avant ton idée de « mettre en partage ta galerie et ton atelier pour développer le talent d’autres céramistes », pourquoi accordes-tu autant d’importance au partage ?
CV : tout simplement parce que nous sommes plus forts ensemble. J’aime l’esprit des bandes d’amis et le travail en équipe. Cela permet d’être meilleurs tous ensemble plutôt que seuls et de partager ses connaissances, ses techniques et ses compétences. C’est aussi plus motivant
FF : Occupant cet ancien atelier de Roger Capron, tu lances un appel aux artistes pour remplir et dynamiser ce lieu. Quels types de collaboration proposes-tu exactement ?
CV : Capron a travaillé dans ce lieu dans les années 2000. Il y a une cabine d’émaillage utilisée par Jean Marais. Il dispose d’un atelier - galerie d’environ 120m², de ce fait il est possible d’accueillir jusqu’à 8 personnes. Les bases de la collaboration sont très simples, « Place Vandromme » met à disposition des artistes un espace de travail, l’exposition des pièces dans la galerie, l’utilisation des gros matériels et bien entendu la clef de l’atelier pour être autonomes. Pour avoir plus de renseignements, il suffit de m’appeler au 06 10 36 20 18 ou de m’envoyer un mail à l’adresse place.vandromme@gmail.com.
FF : Quels sont tes projets pour les mois et les années à venir ?
CV : je souhaite continuer à développer les cours, collectifs (écoles, entre amis, anniversaires…) ou individuels que ce soient en initiation ou en perfectionnement. J’ai également des projets de création que je vais progressivement faire aboutir et j’en parlerai le temps venu. Actuellement, je me consacre beaucoup à la recherche d’artistes pour animer l’atelier.
FF : Que t’inspire la citation d’Arsène Bessette : « l’art doit être libre. Où il n’y a pas de liberté, il n’y a pas d’art » ?
CV : Je suis bien d’accord, l’art est un choix donc il est forcément libre, en art tu t’autorises tout.
FF : Quelle est l’adresse de la galerie et quels en sont les horaires d’ouverture ?
CV : « Place Vandromme » se situe au 69b avenue Clémenceau. En attendant de nouveaux artistes, je ne peux pas rester 6 jours sur 7 sur place, je reçois donc essentiellement sur rendez-vous. La galerie est également ouverte à l’occasion de chaque 1er jeudi du mois.
Mon problème est qu’il y a peu de passages à pied devant la galerie, j’ai donc besoin qu’un bouche à oreille bienveillant se mette en place et que la galerie soit mentionnée dans différents parcours d’artistes pour inciter les gens à venir jusqu’au 69b.
FF : Nous espérons que cet entretien y contribuera. Merci Cyril pour ton accueil.
CV : merci à toi
Entretien mené par Fred Fontaine
dans le cadre des rencontres avec les Artistes
du site www.prometheas.fr
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